Gravis des volcans, aide les enfants

Publié le par Solene

C'est le slogan de l'association Quetzaltrekkers (www.quetzaltrekkers.com) avec laquelle nous avons decide de partir pour faire l'ascension du volcan Telica. Ils fonctionnent avec des benevoles et reversent leurs benefices a l'association Las Tias qui aide les enfants de la rue, une centaine sur Leon environ. Sur le prix d'une ascension, 50% va aux enfants. Avec cet argent, ils menent de nombreux projets de soutien scolaire ou de sante. La semaine derniere par exemple, ils ont organise des visites medicales et la distribution de medicaments pour tous.

On a hesite entre faire l'ascension par nous-memes ou en tout organise et puis Thierry, le belge rencontre au projet des tortues, y avait travaille en tant que benevole et nous avait vendu leur serieux. On s'est dit que ce serait une bonne action pour aider ce sympathique pays qu'est le Nicaragua.

On reste un court dimanche apres-midi a Leon ou il ne se passe pas grand-chose. On se rend dans le seul bar-restaurant typique ouvert ou on croise les locaux qui laissent filer la journee autour d'un verre (voire plusieurs d'ailleurs) du rhum national, Flor de Caña. De notre cote, on se laissera finalement tenter par le cocktail local, le Macua.
Une petite balade pour visiter la ville et on voit un homme allonge par terre qui gemit "aidez-moi". Il a apparemment fait une chute a velo et s'est deboite ou fracture le bras. On essaie de l'aider, mais c'est mission impossible. Il n'a pas d'assurance et refuse medecin et hopital. On le confie finalement a des locaux qui, lorsqu'on partait, essayaient de le convaincre de voir au moins les pompiers. On se dit parfois qu'on a de la chance de vivre en France.

Le lendemain matin, on rejoint l'equipe des quetzaltrekkers pour preparer les sacs et petit-dejeuner ensemble. 6 litres d'eau chacun, les repas de la journee et les affaires communes, voila comment bien lester nos sacs a dos respectifs. Je suis bien contente d'avoir mon Berghaus dont le portage est excellent.

Depart de la petite troupe et on monte tous dans une betaillere transformee en taxi collectif. Pas de doute, on part bien avec une association a but non lucratif et pas avec un tour operator grand luxe. L'esprit nous convient bien. Le groupe compose de quebecois, hollandais et francais et de benevoles canadiens et allemands est bien sympathique.

On entame l'ascension sous un soleil de plomb coupee par de nombreux arrets pour attendre tout le monde et boire de l'eau. Les nuages arrivent peu a peu et meme si le soleil est desormais cache, l'air reste tres lourd et on transpire tous a grosses gouttes. On est a la fin de la saison seche et cette annee est parait-il encore plus chaude que les precedentes. On se dit qu'un peu de pluie nous ferait le plus grand bien.
Et bien, on aurait mieux fait de se taire. Quelques minutes plus tard, un gros orage s'abat sur nous. Comme nous sommes arretes au milieu de grands arbres et que l'orage s'approche, on decide de plier le dejeuner vite fait bien fait. On prend meme le cheddar orange fluo et la moutarde americaine que j'aurais personnellement bien laisses la.
Quelques instants apres, nouvel arret. L'orage est juste a cote de nous et Claudia la benevole allemande qui mene le groupe n'ose plus avancer.
Un eclair, un coup de tonnerre et dans un reflexe commun, on s'accroupit tous pour attendre les derniers. On a neanmoins la mauvaise idee de s'accroupir a cote de barbeles. Nouveau coup de tonnerre, nouvel eclair si proche qu'on en entend le crepitement. La hollandaise a cote de moi prend le jus dans le bras. Rien de grave, mais un peu choquee quand meme. On deguerpit rapidement loin de ces barbeles pour attendre un peu plus loin, assis sur nos sacs, que l'orage s'eloigne.

Juste derriere apparait le cratere du volcan Telica dont s'echappe une grosse fumee. Entre l'orage qui vient de s'abattre sur nous et le volcan actif, on se sent tout petit devant ces forces de la nature.

On monte le camp juste au pied du volcan, a 10 minutes du cratere. Surement dans le Top 10 des endroits les plus insolites pour camper.

La soiree se deroule autour de reflexions sur le voyage. Entre Kris, le canadien qui est parti depuis 2 ans et Reynald le quebecois de 61 ans qui a voyage 30 mois sur les 4 dernieres annees, on se dit qu'on n
'a encore rien vu. En tout cas, le recul dont ils font preuve tous les deux sur leur voyage et leur facon de voyager est interessant. On parle de choix de vie, des attentes du voyageur, de sortir des sentiers touristiques, de voyager pour voir et comprendre plutot que de lire ce qui se passe dans les journaux... Une belle soiree autour de marshmallows grilles, les premiers pour Franck, meme si je ne suis pas sure qu'il y en ait beaucoup qui suivent.

A la nuit tombee, on monte au bord du cratere pour essayer d'en apercevoir le fond. Et on a de la chance. 100 m plus bas, on voit la lave bouillonner. Kris, lui, aura du attendre sa cinquieme ascension du Telica pour en profiter.
Ce spectacle me fascine. Cette lave rouge qui brille dans la nuit, la manifestation du centre de la terre... C'est beau !
Malheureusement, les gaz toxiques qui s'echappent du volcan nous empechent de rester trop longtemps et il faut redescendre.

Le lendemain matin, on remballe. Franck, qui n'est jamais le dernier pour proposer son aide, se charge encore plus que la veille.
Quelques minutes apres notre depart, je vois un des benevoles, Kris, charge de son sac a dos, d'un petit sac sur la poitrine et d'un sac plastique. Costaud le Kris du haut de ses 1.94m, mais quand meme. Je lui propose de l'aider et l'allege d'un sac.
D'autres au contraire se carapatent devant sans proposer de prendre le moindre petit sachet, enfin un surtout, et il a fallu que ce soit un parisien.

Sur le chemin, Kris deplie un grand sac poubelle que l'on remplit de bouteilles trouvees le long du chemin. Vraiment bon esprit les quetzaltrekkers !

De retour a Leon, ils nous proposent de rendre visite aux membres de leur association partenaire Las Tias et aux enfants. Ils veulent que tout soit le plus transparent possible. Malheureusement, nous devons prendre le bus pour Esteli. Pas assez de temps. On rate surement quelque chose.

En tout cas, sur cette ascension, 190 dollars iront aux enfants.
Une bonne action. Un beau volcan. Un bon moment.


Publié dans Nicaragua

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