Mi-temps

Publié le par Franck

Liberia. 150ieme jour de voyage. La moitie si nos calculs sont exacts. On fete ca par un apero dans la cour interieure de l'hotel. Pour l'occasion, j'ai meme trouve une Leffe blonde au supermarche. Une bonne surprise au milieu des bieres legeres plutot insipides qu'on trouve partout ici. Solene elle reste au Fresca, un soda au pamplemousse plutot bien reussi. On trinque. C'est quand meme quelque chose la moitie. On se dit aussi qu'on pourrait se filmer en train de faire un bilan de cette premiere partie de voyage. On prepare quelques questions : meilleur(s) endroits(s), meilleure(s) rencontres(s), meilleure(s) galere(s)...  C'est un principe, il n'y a que des rubriques "meilleur" dans ce voyage. So veut que ca reste spontane. Pas le droit d'y reflechir. C'est sans doute son cote "entretien de recrutement" qui ressort. Spontane, ca va l'etre. Quand on appuie sur STOP, 45 minutes se sont ecoulees, sans que l'on s'en rende compte. On avait visiblement envie de parler. Ce sera surement drole quand on regardera ca dans 5 mois, de retour en France.
Ainsi se termine le Costa Rica, demain on file au Nicaragua.

Effectivement, on a decide que ca suffisait le Costa Rica. L'avant veille, en arrivant de la cote pacifique, on a eu du mal a trouver quelque chose. On finit a 18 dollars pour une chambre dont les carreaux de la fenetre tintent toute la nuit avec les courants d'air. Le Costa Rica tient ses promesses : ce n'est pas donne.
On se renseigne pour aller au parc Rincon de la Vieja et son volcan actif. Pas de transport public. Il y en a bien un qui pourrait nous laisser a 6 km de l'entree du parc. Il nous reste 1h pour faire les courses, prendre la tente et y aller sur deux jours au moins. Le temps et l'envie nous manquent un peu. Le temps, c'est ca qui nous manque le plus en Amerique Centrale. On croise certaines personnes qui nous disent qu'on doit aller vite. C'est vrai. En meme temps ce sont les memes parfois qui restent 3 ou 4 mois dans des genres de communautes "hippies", sans un seul local. Qu'est ce qu'ils voient de plus du pays ou ils sont ?
Finalement, on se resout a prendre le transport propose par l'hotel, 15 dollars chacun pour une heure de 4x4.

De Liberia, on avait aussi envisage le volcan Tenorio et son rio Celeste pour sa couleur particuliere. Meme topo. En plus cher. Soit on loue une voiture, soit on prend un taxi a 60 dollars. On n'ira pas. Apres 5 mois, faire une collection de "cartes postales", ce n'est pas ce qui nous fait le plus envie. Je ne sais plus si je l'ai deja ecrit ici mais je reviens souvent a cette phrase. Faire le voyage est aussi important que ce qu'on y fait...
Et la nature comme elle est organise ici, tu payes et on s'occupe de tout, ca nous motive moins. Un peu parce qu'on en a vu beaucoup, et meme si on y passe encore des heures volontiers, on s'extasie parfois moins, c'est sur. Beaucoup parce qu'on aime l'histoire qui va avec : la lancha des indiens kunas aux San Blas, le camion du laitier de la sierra equatorienne, le voilier des Galapagos, la barque du retraite de Puerto Pisarro, la grele et la neige de Punta Union, le bus qui creve de la selva bolivienne, le camion des ouvriers du Cerro Otto a Bariloche. C'est plus ca pour nous le voyage, les histoires qui vont avec. Du coup, on a plus envie d'aller prendre l'atmosphere au Nicaragua.

Le parc Rincon de la Vieja ? Tres bien ceci dit. On prend place avec un americain, sa casquette de New-York vissee sur la tete, qui repond "Rob" quand le chauffeur lui demande en espagnol son pays d'origine et qui reviendra rouge comme une ecrevisse. Je n'exagere rien.
On parcourt un premier sentier ou l'activite volcanique se fait bien sentir : des puits boueux et bouillonnants, des fumerolles et des mares aux couleurs sulfureuses au milieu d'arbres aux racines tortueuses. C'est pratique pour escalader un peu.
On y croise des coatis qu'on n'avait plus vus depuis la premiere semaine en Argentine, des aguatusas dont Solene avait goute la chair, sans savoir exactement de quoi il s'agissait, dans la sierra equatorienne, des iguanes, des oiseaux et on arrive enfin a prendre un morpho en photo : un magnifique papillon bleu eblouissant mais trop souvent insaisissable.
On gagne ensuite la cascade d'El Cangrejo pour une baignade raffraichissante dans une eau presque celeste. On teste aussi la force de la cascade. Aussi bien que de la thalasso et pour bien moins cher. Vivifiant.
Le cratere du volcan ? On avait decide de ne pas y monter avec tous ceux qu'on devrait croiser dans le reste de l'Amerique Centrale...

Publié dans Costa Rica

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