Un petit coin de paradis

Publié le par Solene

Marre de la pluie, de la grisaille et du froid ? Preparez vos sacs et n'oubliez pas maillot de bain, palmes et creme solaire... Aujourd'hui, on vous emmene aux Galapagos.

On arrive en milieu de journee sur la petite ile de Baltra. L'aeroport est minuscule, une seule piste d'atterissage. Des la descente de l'avion, on penetre dans un autre monde. Un iguane terrestre est juste la, a nos pieds, a l'ombre d'un cactus. A l'ombre, oui, parce qu'ici, il y a un peu de soleil. Ca nous change du continent.
100 dollars de droit d'entree a payer, 6 seulement pour les equatoriens. Bienvenue dans l'archipel des Galapagos !

Premier contact avec Cesar, notre guide pour 5 jours, qui se presente comme une "espece endemique des iles". Quel sens de l'humour, ca promet !
On rencontre aussi les autres passagers du voilier : trois finlandais, deux australiens et une suisse. Tout le monde a a peu pres le meme age, ca a l'air plutot bien parti.

On rejoint rapidement le port pour embarquer. Sur le ponton, des lions de mer partout : sur les bancs, au sol, qui observent du coin de l'oeil ces nouveaux humains qui viennent les envahir. 
On saute dans l'annexe qui nous emmene au bateau. Le voila, le Merak, un sympathique petit voilier francais de 16m pour 8 passagers. A l'interieur, c'est petit, tout petit. Du bois partout. 
Distribution des cabines. Waouh, une fois nos gros sacs a dos poses au sol, plus de place pour marcher dans la chambre. Va falloir s'organiser surtout avec le grand sens du rangement de Franck. Au surprise, il fera attention presque tout le temps... Deux petits lits superposes en forme de trapeze, 30 cm au pied. Une petite lucarne qui donne sur le pont du bateau. Une fenetre au-dessus de ma couchette de 10cm sur 30. Voila a quoi ressemble notre 45eme lieu de vie depuis le debut du voyage.

Le temps d'enfiler le short et en route pour notre premiere visite, la plage de Bachas sur l'ile de Santa-Cruz. On a tout de suite la chance d'apercevoir lions de mer, iguanes marins, fous a pattes bleues et crabes aux couleurs vives orange, jaune et bleu.
Je ne peux m'empecher de penser a ce qu'a pu ressentir Charles Darwin en decouvrant ces iles et tous ces animaux, especes endemiques pour la plupart, qui l'ont inspire pour rediger sa theorie de l'evolution.
On prend le temps d'observer. Franck est captive par les fous a pattes bleues, pour la couleur de leurs pattes tout d'abord, si rare dans la nature et pour le spectacle qu'ils offrent en attaquant tous ensemble un banc de poissons. Ils referment leurs ailes et foncent tete la premiere comme des missiles dans l'eau. De mon cote, je suis fascinee par les iguanes marins, uniques au monde et tellement representatifs de l'evolution. Partout ailleurs, ce sont des animaux terrestres.
Le guide nous saoule un peu d'informations dans un anglais fatiguant. Dur pour Franck qui ne comprend pas qu'on s'acharne a parler anglais dans des pays hispanophones. 
Un premier bain dans l'ocean pacifique et retour sur le voilier ou un delicieux diner nous attend. 

Le vent se leve. Le bateau tangue, tangue de plus en plus. Pas evident l'equilibre, surtout dans la douche et aux toilettes.

Au milieu de la nuit, la pluie commence a tomber et c'est le reveil en catastrophe pour beaucoup. L'equipage qui dormait sur le pont rapplique vite fait a l'interieur. Edita, la suisse, sort recuperer ses vetements mis a secher dehors. Et nous, nous refermons fenetre et lucarne et essayons de colmater tant bien que mal les fuites... Pas la nuit la plus reposante.

Le lendemain matin, on accoste difficilement, apres un riche petit dejeuner, sur la cote decoupee de l'ile Mosquera.
L'ile est surpeuplee. Une colonie organisee par les lions de mer suivants leurs propres regles : De gros males qui se sont repartis le territoire et qui regnent sur des harems de 15 a 20 femelles ; des jeunes qui doivent rester sur le sommet de l'ile sans pouvoir approcher les femelles sous peine de se faire repousser ; des bebes qui tetent leur mere, les plus jeunes ont 2 mois et les plus ages 2 ans. Ce ne sont plus vraiment des bebes d'ailleurs, mais comme leur mere n'a pas eu d'autres portees, ils continuent a teter.
Ils se comportent comme si nous n'etions guere que des paparazzi un peu agacants. Ils nous surveillent du coin de l'oeil sans bouger. Seuls les males nous chargent parfois quand on s'approche un peu trop pres de leur harem... des fois qu'on veuille leur piquer une ou deux femelles !
Pour une premiere matinee, on n'est pas decu. Il n'est pas necessaire d'etre biologiste pour apprecier cet endroit, un des rares de la planete ou la presence humaine respecte encore une certaine discretion. 

Toutes nos journees s'organisent ainsi entre visites sur les iles pour observer la faune et snorkelling.

L'ile la plus exceptionnelle est certainement Espanola avec ses grandes plages de sable blanc et sa faune abondante. Les jeunes lions de mer font du surf sur les vagues ; les fous de Nasca et les fous a pattes bleues couvent un peu partout leurs oeufs ou nourrissent leurs nouveaux nes au duvet tout blanc ; les iguanes marins prennent un bain et reviennent se faire dorer au soleil et les crabes jouent les danseuses sur les rochers de lave.
Du haut des falaises, la vue est impressionnante. De l'ecume jaillit du soplador en contrebas tandis que des oiseaux tropicaux evoluent gracieusement dans les airs. 
L'ile est aussi reputee pour ses albatros qui font une halte ici lors de leur migration. Malheureusement, on n'en verra aucun. La majorite a apparemment ete decimee par des pecheurs peruviens.

Quant au snorkelling, meme si les fonds n'ont rien de comparable avec ceux de la Mer Rouge, on vit quand meme des moments inoubliables pres de l'ile de Floreana a Corona del Diablo. Un cone volcanique erode depasse au-dessus de l'ocean, un demi-cercle de roche dechiquetee ou l'on croise une faune marine des plus etonnantes : raie pastenague et raie leopard, requin corail, diodons, tortues, concombres et etoiles de mer, poissons perroquets divers... et surtout pour Franck et moi, un peu a l'ecart, quelques instants a nager avec un jeune lion de mer joueur et plutot curieux apparemment de nous entendre imiter son cri. Pas de temoin alentours et le ridicule ne tuant pas... on a tente.

On passe le reste de notre temps pieds nus sur le voilier a prendre le soleil, les cheveux au vent, a profiter de la navigation a la voile, a discuter... et pour Franck a essayer de tenir le cap...

Que les vacances sont douces !

C'est trop tot qu'on jette l'ancre a Puerto Ayora sur l'ile de Santa Cruz pour la derniere soiree sur le voilier. Jussi, le finlandais, a achete du vin chilien Concha y Toro et un alcool finlandais au gout de reglisse. L'ambiance est sympathique et on termine la soiree sur le pont. L'air est doux, le ciel degage et la lune pleine. 
C'est l'occasion pour Franck et moi d'un petit bilan personnel sur notre voyage en Amerique Latine qui touche a sa fin. Bilan que Franck conclura par :"Tellement de choses a faire dans la vie et le boulot est la plus chiante." Tout est dit ! Rien a ajouter !

Le lendemain matin, on dit adieu au Merak. Comme pour nous saluer un jeune requin marteau passe sous le voilier. Le seul et unique de tout le sejour.

Un rapide tour au Centre Darwin pour voir les tortues terrestres dont certaines atteignent les 250 kg et notamment Georges, dernier de son espece, age de 80 ans environ. Et c'est la fin. Nous sommes de nouveau seuls tous les deux.

Heureusement, les Galapagos ne s'arretent pas la. On s'est prevu trois jours supplementaires sur l'ile d'Isabela, la plus grande de l'archipel. 
Ce qui frappe en arrivant, c'est son petit port de peche colore et borde de mangroves ou se reposent de nombreux lions de mer. Ambiance des iles, paisible.

On s'organise quelques sorties notamment aux Tuneles et au volcan Sierra Negra. 
Les Tuneles sont des tunnels de lave baignes par l'ocean, un coin sympathique pour le snorkelling et l'occasion de voir les manchots des Galapagos et de nouveau des tortues de mer, raies, lions de mer...
Le Sierra Negra que l'on parcourt a cheval est un volcan actif dont la derniere eruption remonte a 2005. Son diametre de 10 km est le 2eme plus grand au monde. 

Le reste du temps, c'est repos, promenades au bord de mer et glaces systematiques au dessert. Grand luxe !

Tout aurait ete parfait si Franck ne s'etait pas blesse en faisant du snorkelling. Un gros torticolis, disons. C'est risque les vacances !

Il est temps de partir et de retrouver Quito sous la pluie. Dernier lever de soleil sur Isabela avec les fous qui nous survolent : derniere carte postale.
Les Galapagos, peut-etre la seule et unique fois de notre vie, c'est dur de s'en aller mais que c'etait bien !

PS : Choix difficile. Du coup, la galerie photos est plutot longue...

Publié dans Equateur

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M
Coup de bol, je repasse par ici !!! Oui, vous pouvez me répondre à marctournet@hotmail.fr directement. Merci beaucoup pour vos futurs tuyaux par email en direct.Marc
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F
Si jamais vous repassez par ici Marc, je n'ai pas votre mail pour la réponse et je n'ai pas non plus l'adresse du Merak, nous étions passé par une agence à Quito.
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M
Bonjour,<br /> Suite à votre " journal de bord " nous aimerons bien contacter directement le MERAK. SVP, vous serez t il possible par retour email nous transmettre leur email direct. Merci à vous. Bien<br /> cordialement. Marc pour son groupe.
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M
Bravo pour le récit divertissant de votre voyage avec croisière aux Galapagos et pour votre blog !<br /> Pour ce qui est des albatros, je ne crois pas que vous ne les ayez vu car les pêcheurs les ont décimés mais plutôt que ce n'était pas la bonne saison. Ils arrivent aux Galapagos généralement en avril/mai. Votre guide n'a pas assuré ou alors vous étiez distraits ?<br /> Dommage aussi pour la pluie à Quito... c'est rarement comme ça... je vous assure !!<br /> Bravo pour votre grand voyage en Amérique Latine et pour vos expériences de travail sur place.<br /> Saludos depuis l'Equateur !
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S
<br /> Deja qu'on ne l'avait pas trop aime ce guide, si en plus il nous a raconte n'importe quoi... J'irais bien verifier par moi-meme mais la je suis un peu loin. Du coup, on compte sur Tatiana et Xavier<br /> pour nous tenir au courant. Et si tu repasses sur notre blog et que tu as eu la chance d'en voir, n'hesite pas a nous mettre un message. Merci pour ton commentaire en tout cas.<br /> <br /> <br />