Hors circuit

Publié le par Franck

Encore une nuit peu confortable jusqu'a Trujillo avec arrivee a 6h du matin. Difficile de faire autrement, c'etait le seul horaire. Chercher un hotel au reveil est peu agreable et tout parait cher sur la cote. On se pose au plus economique. 

Il s'en suit une somnolence jusqu'au debut d'apres-midi quand on se decide d'aller voir l'ocean de plus pres, a Huanchaco, une petite station balneaire qui semble etre appreciee des surfeurs. Petite jetee, ambiance de bord de mer, on en profite pour diner la. Une nouvelle occasion pour moi de deguster un cebiche : du poisson ou des fruits de mer marines dans du jus du citron, des oignons et beaucoup de feuilles de coriandre. Delicieux. Qu'est-ce que j'en aurais mange au Perou ! On flane un peu dans Trujillo en rentrant, une ville agreable avec ses facades de toutes les couleurs et une temperature ideale le soir.

Pour le lendemain, il y aurait bien la visite des ruines de Chan Chan, vestiges de la civilisation Chumi, mais avec les vieilles pierres, on va faire une pause pour le moment. On se contente de prendre le billet pour Tumbes (encore une arrivee a 6h du mat) et de mettre a jour le blog. Ben oui, c'est du boulot quand meme !

Tumbes. On prend les memes et on recommence : recherche de l'hotel les yeux encore embrumes. Nouvelle "sieste matinale". Ca commence a etre un peu fatiguant de bouger tout le temps. Physiquement et un peu moralement aussi car on n'a pas le temps de profiter de notre adaptation a chaque endroit. En meme temps, il faut avancer.

Du coup, on decide de s'arreter a Tumbes mais ce n'est pas evident de savoir ce qu'on peut faire. On est bien loin du "circuit touristique" ici, on le sent bien. Depuis Huaraz, on n'a plus parle a un seul gringo d'ailleurs. En fin d'apres-midi on prend un micro pour la plage de Zorritos. Petite baignade bien agreable dans l'ocean (de mots, de pensees...). Plage immense et personne. On a juste peur de deranger le millier, voire plus, de crabes qui sortent tous avec la maree en quete de nourriture. Avec la nuit, on prend un des derniers micro pour rentrer a Tumbes avant un nouveau cebiche excellent, mixte cette fois ci : poisson, calamars, concha negra (un coquillage typique des manglares du coin) et gambas. Solene s'en sort pas si mal avec son plat fetiche de secours, le lomo saltado : boeuf saute avec oignons, poivrons et frites (sautees aussi, un peu bizarre ca quand meme).

Pour notre dernier jour au Perou, on va a Puerto Pisarro pour visiter ses manglares, des mangroves en fait. Sur place on nous propose un tour pour 70 soles. On marche un peu vers le port et on croise Sergio qui nous propose quelque chose pour 30 soles. Ca tombe bien, comme ca on pourra manger aujourd'hui et prendre le bus pour l'Equateur avec les 80 soles (20 euros) qu'il nous reste en poche. Gestion toujours millimetree des derniers deniers avant de quitter un pays... parfois trop !

Nous voila donc partis dans la magnifique barque de Sergio pour un peu de cabottage dans les mangroves. Sergio et moi a la rame (l'union fait la force), Solene a la navigation. Au moins c'est sur on est tranquille et pas perturbes par le bruit du moteur, ni par le vent du a la vitesse d'ailleurs... Sergio est un retraite du ministere de la peche qui arrondit ses fins de mois de temps en temps. C'est cool finalement d'etre hors du circuit touristique parfois. On profite ensuite de ce charmant petit port ou les pelicans et les fregates n'arretent pas de voler autour des petites embarcations de pecheurs dans un magnifique balai aerien. C'est beau un oiseau qui plane. Si, si. Surtout quand on a l'apres midi devant soi.

Il faut finalement se resigner a rentrer a Tumbes. Ces derniers jours ont fait du bien car ils ont permis de decouvrir un "autre Perou". On se dit qu'on est peut etre trop reste dans le "classique" au debut et qu'on ferait surement autrement maintenant...

Dernier repas peruvien. Les finances ne permettent pas un dernier cebiche alors c'est riz a la cubaine avec ses delicieuses bananes frites (specifiques aux plats sales) que l'on peut trouver dans le nord peruvien. Arrive Antonio, un petit garcon de 8/9 ans qui veut nous vendre des bonbons :
 " - Non, pas de bonbons.
   - Je veux manger quelque chose.
   - Tu veux manger ?
   - Oui. "
Solene etait justement en train de caler sur sa porcion. J'en verse une partie dans mon assiette vide. Il s'assied et devore tout sans mot dire. Il met machinalement la main sur la bouteille de soda de Solene, se ravise, leve le nez, puis boit devant le signe de tete approbateur de Solene. Il repart sans dire merci, ca n'a pas l'air d'etre la culture ici mais visiblement content. On est sur qu'il avait faim.

On quitte le pays sur cette image, representative des inegalites peruviennes.

Publié dans Perou

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